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Maryvonne de l'asmat

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Message par Maryvonne de l'asmat » jeu. 01 mai 2003, 23:52

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FAMILLES. --Il faudrait doubler le nombre d'assistantes maternelles pour répondre à la demande. Mais le métier est peu attractif

Les nounous se rebiffent :Catherine Darfay




Nounou. Une profession essentielle mais rendue peu attractive
PHOTO H. J. BERTHELEMY

Les nounous avaient choisi le jour de la Conférence de la famille pour réclamer la valorisation de leur métier. Il y a intérêt : le nombre d'assistantes maternelles agréées (300 000 aujourd'hui, plus 72 000 qui accueillent les enfants placés par les services sociaux) devrait doubler dans moins de dix ans ! Et ce d'autant plus que le nouveau système d'aides annoncé hier doit permettre aux familles les plus modestes d'avoir, elles aussi, recours aux nounous que seuls les plus aisés peuvent aujourd'hui s'offrir. « Or le métier est vieillissant, estime Véronique Weiss, de la crèche familiale de Cestas (33), qui manifestait hier avec ses collègues à Bordeaux. Et si les familles ne trouvent pas de nounous, c'est tout simplement parce que la profession est peu attractive. »


500 euros par mois. Jean-Pierre Raffarin a certes promis hier un statut aligné sur le droit commun, qui devrait permettre aux assistantes maternelles de prendre retraite et congés comme tout le monde, la création d'un fonds de formation professionnelle continue, d'une complémentaire santé et d'un diplôme de type CAP. C'est déjà ça en termes de reconnaissance mais Eva Hoogendoorn, assistante maternelle à Eymet (24) et porte-parole de la profession pour la CFTC, attendait davantage : « Ce sont surtout des annonces pour les parents. Nous réclamons, nous, un salaire égal au SMIC pour deux enfants accueillis. Avec un minimum très minimum de 2,25 fois le SMIC horaire par enfant et par jour, on en est loin. »
Par rapport aux assistantes maternelles qui travaillent en réseau de crèche familiale et sont donc employées par les mairies, les indépendantes, majoritaires, s'en sortent parfois mieux puisqu'elles négocient leur rémunération avec les parents. « Mais l'indemnisation d'entretien et de nourriture » n'est pas comptée, regrette Danièle, une nounou bordelaise qui manifestait aussi hier. Seule petite amélioration promise par la Conférence de la famille : l'agrément des assistantes maternelles non permanentes passera de trois enfants maximum à trois places « équivalent temps plein ».
« Quand on fait des réunions d'information sur le métier d'assistante maternelle, la moitié des candidat(e)s se décourage, constate Eva Hoogendoorn. Il est vrai qu'en plus, les responsabilités se sont accrues : les soupçons de maltraitance ou d'attouchements peuvent apparaître dès qu'un enfant revient tout chose de chez sa nounou. Et les suppressions d'agrément peuvent intervenir sans attendre qu'une enquête soit faite. »


Le bonheur aussi. Sans compter que, pour les nounous, les 35 heures ont été synonymes de journées plus longues pour cause d'horaires parentaux devenus flexibles mais de jours de travail en moins. « C'est quand même grâce à nous si les femmes peuvent travailler, revendique Anne-Marie Deltil, de la crèche familiale de Cestas. Et nous ne sommes pas que des "gardiennes" puisque notre formation, même minimum jusqu'à présent, nous permet de mener des activités d'éveil et d'apprentissage avec les enfants. Un métier non reconnu, cela signifierait pour les familles le recours accéléré au système D et au travail au noir, avec ce que cela suppose de régression pour les enfants. »
A part ça, les assistantes maternelles avouent volontiers le bonheur qu'elles ont à vivre au milieu des enfants. Leurs époux aussi, parfois : à Mont-de-Marsan, Jacques Dupin a à ce point aimé les deux enfants placés que son épouse a accueillis pendant dix-sept ans, qu'il en a accepté deux autres la retraite venue. Et l'association fondée par le couple, l'AMARIL (Assistantes maternelles agréées réunies indépendantes landaises), milite pour le rapprochement parents-assistantes maternelles. « Moi, ma rémunération, c'est quand les enfants me disent "nounou, quand on aura des enfants, c'est toi qui les garderas », conclut Véronique Weiss.

:: En savoir plus
Les mesures pour la petite enfance

Outre les mesures concernant les assistantes maternelles, voici les nouveautés présentées hier par Jean-Pierre Raffarin. La plupart seront effectives le 1er janvier 2004 :

Une prime à la naissance
de 800 euros versée au septième mois de grossesse à 90 % des mères, soit 200 000 familles de plus qu'avec le système actuel.
Cette prime est intégrée
dans la prestation d'accueil du jeune enfant (PAJE). Remplaçant les diverses aides existantes, celle-ci comportera un « socle » de base de 160 euros/mois, versé à 90 % des familles jusqu'à 3 ans moyennant le relèvement du plafond de ressources de 2 750 euros à 4 120 euros/mois.
Le complément à ce socle
permettra aux parents de choisir entre la crèche, une assistante maternelle agréée, une employée à domicile, sans que les revenus imposent le choix. La contribution restant à la charge des familles est en effet harmonisée autour de 10 à 12 % pour toutes.
Pour les mères ou les pères
qui s'arrêtent de travailler, le complément à la PAJE se monte à 340 euros/mois. « Socle » compris, la prestation est donc de 500 euros par mois, comme l'actuelle allocation parentale d'éducation (493 euros). Le complément est accordé au premier enfant jusqu'aux 10 mois de l'enfant. Mais le parent qui s'arrête doit avoir travaillé deux ans dans les quatre dernières années.
Le complément
en cas d'arrêt partiel d'activité est majoré de 15 % par rapport à l'actuelle APE à temps partiel (de 40 à 50 euros/mois de plus, pour 125 000 familles).
Un plan crèches
de 200 millions d'euros lancé le 1er janvier 2004 pour la création de 20 000 nouvelles places. Des crèches privées pourront également être créées.
Crédit d'impôt
aux entreprises à hauteur de 60 % des sommes investies en faveur des salariés (crèches, retour à l'emploi après un congé parental, chèques famille...).
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