Un statut pour les assistantes maternelles
Le contrat de travail sera désormais obligatoire.Daniel Fouray
Aujourd'hui 346 000 « nounous » accueillent 740 000 enfants, des « bouts de choux » de moins de trois ans en général. Les « assistantes maternelles » vont bientôt bénéficier d'un nouveau statut. Le projet de loi est présenté, aujourd'hui, en Conseil des ministres.
Un petit boulot, la garde des enfants ? Un vrai métier plutôt en plein développement, mais encore mal reconnu. « Le fait de travailler à domicile rend ces femmes peu visibles », note la sociologue Catherine Sellenet, auteur d'une étude sur les 346 000 « ass-mats ».
Sans elles, beaucoup de mères de famille ne pourraient pas travailler. Dans les années à venir, si rien n'est fait, on va manquer de nounous. « Il faudra deux fois plus d'assistantes maternelles si l'on tient compte des départs en retraite et de la hausse de la natalité », affirme la sociologue. D'où les discussions depuis un an autour de ce métier essentiel mais pas tout à fait comme les autres.
Le projet de loi du ministre délégué à la Famille, Christian Jacob, a pour objectif de leur donner un vrai statut. Le texte distingue d'ailleurs deux métiers qui, jusqu'alors, ne faisaient qu'un. Les « assistantes maternelles » proprement dites, qui accueillent des enfants à la journée, et les « assistantes familiales » qui se voient confier la garde permanente d'enfants séparés de leurs familles ; 65 000 enfants sont ainsi confiés à 42 000 assistantes familiales qui pourront, à l'avenir, accueillir également des majeurs de moins de 21 ans.
Plusieurs mesures sont prévues : le contrat de travail deviendra obligatoire ; la rémunération sera calculée à l'heure et non plus à la journée ; la mensualisation sera encouragée et le droit aux congés, reconnu et réorganisé. Les assistantes maternelles pourront ainsi fixer leurs propres dates de vacances, ce qui est souvent une source de litige avec les parents.
L'agrément obtenu auprès des services des conseils généraux deviendra plus contraignant et le temps de formation va être renforcé, en attendant l'éventuelle création d'un véritable diplôme. Déjà, dans certains départements, l'agrément d'une assistante maternelle n'est plus une simple formalité. Elles sont contrôlées par des puéricultrices ou des infirmières des services de la petite enfance. Elles subissent des examens médicaux et psychologiques. « Nounou », oui, un vrai métier.
B.L.S.