Les assistantes maternelles sont en mal de reconnaissance. (AFP/E.Cabanis) Un vrai statut pour les nounous
Assistante maternelle, nourrice, ou encore "nounou", elles sont isolées, mal connues et mal reconnues, en demande de formation. Le ministre délégué à la Famille, Christian Jacob, présente ce mercredi en Conseil des ministres un projet de loi visant à améliorer le statut de quelques 400.000 assistantes maternelles et à bonifier la qualité de l'accueil des 740.000 enfants dont elles assurent la garde.
De nouveaux droits...
... mais aussi quelques devoirs
Explications: Les nounous vont enfin connaître les garanties des vrais salariés.- C.Mangin
Explication: La formation des assistantes-maternelles.- A.Lévy
Portrait: Monique, assistante-maternelle à Houilles, dans les Yvelines.- A.Lévy
De nouveaux droits...
Les assistantes maternelles, qui sont près de 300 000 vont rejoindre le droit commun du travail. Cela veut dire qu'elles devront bénéficier d'un contrat de travail écrit, ce n'était pas toujours le cas, et de fiches de salaire. Surtout, elles ne seront plus rémunérées à la journée, mais à la semaine ou au mois. Cela va entraîner un énorme changement. Jusqu'à présent, quand un enfant est malade et qu'il ne va pas chez sa nounou, celle ci n'est pas payée. Désormais, elle sera rémunérée même si l'enfant n'est pas là et les parents ne pourront plus invoquer des circonstances contraignantes, pour éviter de payer. Il faudra produire un certificat médical justifier l'absence et le non paiement.
Elles ne bénéficieront pas automatiquement d'augmentations de salaire, mais elles pourront garder plus d'enfants. Puisque trois équivalent temps plein sont désormais autorisés. Par exemple deux enfants à temps plein et deux à temps partiel. Le ministère de la famille a calculé que cela pourrait entrainer une augmentation moyenne de leurs revenus de 17%. Les assistantes maternelles gagnent en moyenne 540 euros nets par mois. Elles auront également le doit de fixer leurs dates de congé.
... mais aussi quelques devoirs
Et d'abord le devoir de se former, puisqu'elles devront accomplir 60 heures de formation entre l'obtention de l'agrément et la garde du premier enfant. Elles pourront ensuite continuer à se former et obtenir, par la validation des acquis professionnels l'équivalent d'un CAP Petite enfance. Si c'est le cas, leur agrément sera délivré sans limitation de durée. Aujourd'hui, il ne peut dépasser cinq années.
Aujourd'hui 300.000 assistantes maternelles gardent 740.000 enfants de moins de six ans, dont 500.000 de moins de trois ans. C'est, de loin, le premier mode d'accueil des petits enfants en France. En dix ans, leur nombre a bondi de 270%. Et avec le développement du travail féminin, c'est un secteur qui devrait beaucoup recruter dans les années à venir. Le Commissariat au Plan parle de 450.000 emplois supplémentaires dans les dix années à venir. Mais il ne recrutera que s'il offre des conditions de travail et de rémunération satisfaisantes. D'où ces mesures.
C. Mangin