Garde d'enfants Assistantes maternelles : ce qui va changer



LA « NOUNOU à la maison », c'est bien pratique, mais c'est un luxe. La place en crèche, c'est bien pratique aussi, mais en décrocher une relève souvent du miracle. Du coup, l'assistante maternelle est devenue, ces dernières années, l'alliée la plus recherchée par les jeunes parents qui travaillent.
Chaque jour, 740 000 enfants de moins de 6 ans, dont 500 000 de moins de 3 ans, sont accueillis par des assistantes maternelles agréées. Plus du double qu'il y a dix ans. Problème : à Paris ou dans le Sud-Est, elles sont saturées de demandes. Ailleurs, ce sont des jeunes femmes agréées qui ne trouvent pas d'enfants à garder, déconsidérées par des parents méfiants... Répondre à la demande croissante et revaloriser ce qui est encore trop souvent considéré comme un « job d'appoint », c'est le but du projet de loi qui sera présenté au Sénat la semaine prochaine, le 18 mai. « Ce projet va générer des vocations et créer un cadre rassurant pour les parents sans trop rigidifier le système », assure Jean-Pierre Fourcade, sénateur des Hauts-de-Seine et rapporteur de la commission sénatoriale. En voici les grandes lignes. Une offre de garde élargie. Depuis le début de l'année, les assistantes maternelles agréées ont droit de garder non plus trois enfants « maxi », mais trois enfants « simultanément », pour leur permettre d'accueillir davantage de petits à mi-temps ou après l'école. Pour éviter un turn-over épuisant pour tout le monde, le projet de loi devrait limiter l'accueil total à six enfants. Mais l'objectif est surtout de rendre le métier plus rémunérateur... et plus attractif. Récompense suprême : les nounous agréées auront priorité pour l'attribution de logements sociaux, plus grands que ceux auxquels elles auraient a priori droit. Même si cela provoque une ruée un peu malsaine sur les demandes d'agrément, les parents pourront espérer un meilleur accueil des enfants en termes d'espace : une chambre dédiée dans l'appartement et non un lit d'appoint dans la chambre de la nounou... Une profession mieux formée. Fini, les 60 heures de formation « obligatoires sur cinq ans », et souvent trop espacées pour être efficaces. Les assistantes maternelles devront désormais effectuer 120 heures de formation (avec un psy, un psychomotricienne, une nutritionniste...), dont 60 heures, équivalent à un stage d'une semaine et demie, avant l'accueil du moindre gamin. L'agrément de cinq ans des assistantes maternelles ne sera ensuite renouvelé par la PMI que si elles obtiennent l'équivalent d'un certificat d'aptitude professionnelle de petite enfance (par le jeu des formations et des équivalences). Le Sénat souhaite aussi généraliser les « relais d'assistantes maternelles » où celles-ci peuvent échanger leurs expériences... Des contrats obligatoires... et plus cadrés. Même si certains parents risquent d'y perdre au change en termes de souplesse, le projet de loi prévoit un contrat de travail écrit obligatoire, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Les horaires de l'assistante maternelle seront aussi pour la première fois limités à 48 heures par semaine en moyenne, avec un temps de repos obligatoire de 11 heures par jour. Ce sont également les assistantes maternelles qui fixeront leurs congés annuels (les parents devront s'adapter !). Enfin, l'absence d'un enfant non justifiée par un certificat médical devra être rémunérée normalement et l'absence justifiée rémunérée pour moitié. Quant aux tarifs, ils restent plafonnés mais libres et devraient rester élevés à Paris (jusqu'à 790 € par mois) et bas en province... Ils continueront à répondre à la loi de l'offre et de la demande.


Si le projet de loi passe, les assistantes maternelles auront obligatoirement un contrat de travail écrit, une formation de 120 heures, et des horaires limités à 48 heures par semaine en moyenne .

Florence Deguen
Le Parisien , mercredi 12 mai 2004

bonjour et bien ca commence a bouger bisous a tous marie